Ceux que j'aime 83/366

Le lendemain, on a mal partout. Vraiment mal, à la nuque, aux épaules, au dos, mal de la tension d'hier et mal un petit peu de la culpabilité du soulagement.

Le lendemain, on est tellement triste. La maman d'une amie d'Asia était dans cette rame de métro - elle n'est pas morte, mais elle ne va pas très bien d'après ce que j'ai compris. Pour une que je connais et qui n'est pas morte, il y en a 31 qui sont morts et que je ne connais pas. C'est aussi notre chance, aujourd'hui: nous n'avons perdu personne. Je pense à la tristesse de ceux qui ont perdu quelqu'un et mon soulagement me semble un peu obscène.

Hier, j'ai écrit dans un message que c'était probablement le moment de se dire qu'on s'aime; ce matin, j'ai entendu Thomas le dire à la radio. J'étais devant l'école avec Ben encore dans la voiture, j'avais les larmes aux yeux. C'était touchant et, pour une fois, pas drôle.

Ceux que j'aime le savaient déjà. Depuis hier ils le savent peut-être un peu plus.