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Les aventures de Minouche
19 février 2016

Plaisir 50/366

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Je ne crois pas avoir grandi dans un monde où le plaisir était encouragé. 

Le travail, oui. La constance. Les choses bien faites. 

Je ne dis pas que mon enfance et mon adolescence n'ont pas été belles: elles l'ont été. Nous avons vécu dans de belles maisons, fait de beaux voyages, vu de belles choses. Mais, je ne sais pas comment, ce n'est pas cela qui était valorisé. Juste, c'était. 

Pour le reste, c'était la sobriété et l'effort qui étaient bien vus, aussi bien chez ma mère que chez mon père. 

J'ai aimé cela. J'y ai souvent trouvé une certaine élégance. Et cette retenue, cette absence d'excès, une façon de savoir se contrôler, de ne jamais basculer dans le trop, dans le laisser aller, dans le plaisir sans se demander quelles en seront les conséquences, je ne sais pas si je les ai appréciées au moment même, mais je les aime maintenant. Quand je pense à mes parents, je pense à ça, à cette élégance naturelle qu'ils ont eue, qu'ils ont d'ailleurs encore, d'être toujours dans la sobriété.

Je les aime beaucoup pour cela.

Ces pensées me sont venues aujourd'hui à la fin de ma pratique de yoga. Une heure et demie, très intense, dont j'ai souvent eu du mal à soutenir le rythme, jusqu'à aujourd'hui. Aujourd'hui venait après mercredi qui venait après le mercredi de la semaine dernière, et pendant chacune de ces trois pratiques j'ai eu l'impression d'aller un peu plus loin, non seulement dans la précision des postures mais aussi dans le plaisir qu'elles m'ont donné.

Cette idée de plaisir dans la posture, elle est probablement évidente pour beaucoup. Pour moi, elle ne l'a pas été au début, et il a fallu que ma prof me la fasse remarquer. Je crois que longtemps, je me suis imposé ce yoga parce que je savais que c'était bon pour moi. C'était difficile et épuisant, c'était rythmé et très rigoureux, tout ce que j'aime, mais c'était aussi un tel effort pour moi. J'avais parfois même du mal à y aller tellement j'avais peur de ne pas y arriver, de ne pas me sentir assez bien, assez forte pour enchainer des postures, souvent très puissantes, pendant une heure et demie. Donc souvent, à la dernière minute, je n'y allais pas.

J'ai compris cette semaine que dans tout ce travail du corps, et peut-être aussi de l'esprit, dans cette rigueur, à l'intérieur même de celle-ci, il y a la place pour le plaisir. Il faut faire cette place-là, il faut la créer et peut-être cela ne peut pas venir tout de suite, peut-être est-ce bien que cela ne vienne que maintenant, après toutes ces années.

Ce plaisir n'est pas uniquement physique, il a bien autre chose dans le yoga, mais de cela je ne sais pas encore parler.

Pour ce soir, ce que je peux faire c'est remercier S. avec qui tout a commencé, et S. avec qui cela continue. Vous m'avez ouvert un monde.

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