Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les aventures de Minouche
19 janvier 2016

Marcher 19/366

IMG_6963

Je ne sais pas si j'ai déjà assez dit combien j'apprécie, savoure, ces moments seule dans ma maison.

Le soir par exemple, quand tout le monde est enfin couché, quand le silence m'enveloppe et j'ai cette sensation de pouvoir faire ce que je veux, ne serait-ce que pendant quelques minutes.

Ou certains jours bénis, comme aujourd'hui, où le soleil se reflète sur la neige qui tient encore sur la terrasse, entre par toutes les fenêtres, remplit la maison de bonheur.

Je ne suis pas quelqu'un de particulièrement solaire, je suis même assez sombre la plupart du temps, je pense toujours au pire et le bonheur me faire un peu peur parce que je pense qu'il ne va pas durer. Mais ce genre de journée, ce genre de lumière: impossible d'être triste. Impossible de ne pas se faire emporter par cette légèreté.

Ce matin, comme tous les mardis, je voulais aller faire un cours de gym et comme tous les mardis je suis arrivée en retard. Mais au lieu de repartir, j'ai garé ma voiture dans le parking du club de sport et j'ai décidé de faire une heure de marche en forêt. 

Il faisait -5,5° au moment où j'ai quitté la route et j'ai choisi un petit sentier. Mes genoux étaient glacés. Mais en marchant très vite, comme je le fais en général, on se réchauffe vite aussi.

Certaines personnes méditent en marchant. Je dois avouer que je n'ai jamais compris ce que ça veut dire, je n'ai aucune affinité avec cette méditation en mouvement, pour moi la méditation est surtout liée à l'immobilité. Donc moi, je n'ai pas médité. J'ai marché, vite, bien, et j'ai laissé mes pensées aller là où elles voulaient, je les ai suivies en sautant de l'une à l'autre, je me suis perdue en elles.

Dans le désordre j'ai pensé:

aux premières années avec mon mari, à ce qui a fait que pour finir tout est beaucoup plus compliqué et moins fluide maintenant, et au fait que lui en aurait sûrement une interprétation tout à fait différente;

à la maladie, aux maladies, à l'impact que nous avons sur elles, à l'utilité d'avoir une vie saine pour rester en bonne santé;

à la phrase de Dolto, "il n'y a rien de meilleur que de sentir son corps bien fonctionner";

à toutes les semaines, à tous les week ends à la montagne avec mes parents, à mes larmes de rage quand je devais marcher dans la neige, me promener avec eux, m'habiller chaudement, mettres des couches de laine sur la peau: sans savoir à quel point je regretterais tout cela un jour;

à mon premier amoureux quand j'étais encore en Italie, qui m'écrivait des lettres d'amour à l'encre turquoise, à l'effet que cela me faisait;

au plaisir de marcher que ma mère n'éprouve plus depuis longtemps, qu'elle ne connaîtra plus jamais;

à ceux qui quittent leur femme, leur mari, à ce frisson de la nouveauté qui fait croire que, de nouveau, tout est possible; mais qui est bien éphémère, je pense;

à la beauté dans le fait de rester longtemps avec quelqu'un, malgré ou avec toutes les difficutés, qui font une vie, une vie à deux, jamais facile mais intense, dense, pleine de choses et de moments- et bien sûr, je parle pour moi, mais un jour peut-être je me retournerai, je regarderai en arrière et je me dirai, j'ai fait ça. Moi.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Les aventures de Minouche
Publicité
Archives
Publicité