Joyce Carol Oates

Quand Bianca est née je lisais "Un enfant de la balle" de John Irving. Quand Asia est née, je lisais "American Psycho" de Brett Easton Ellis (étonnement des infirmières). Quand Lily est née, je lisais "Blonde" de Joyce Carol Oates. (Quand Ben est né, je ne lisais rien, j'avais mon iPad. Oui, c'est triste mais c'est comme ça). Alors hier, quand mon amie Carole m'a dit qu'elle était en train de lire Blonde, elle aussi avec un petit bébé dans les bras, j'étais contente. Nous partageons ça, avec Carole, depuis longtemps. Ce plaisir de la lecture. De tous les livres, même les moins intéressants. De Dostoievski à "Separate vacations". 

Et Joyce Carol Oates, c'est ma préférée. 

Premier livre de ce grand écrivain américain, acheté chez Tropismes il y a presque 15 ans. A l'époque où j'allais chez Tropismes, où Filigranes n'existait pas encore et où les librairies étaient des librairies. On me connaissait un peu, on me conseillait des livres, et c'est comme ça que je m'étais retrouvée dans les galeries de la Reine avec ce livre en main, "Nous étions des Mulvaney", et que je l'avais aimé, que j'avais pleuré avec Marianne, personnage principal - il me semble - celle par qui le malheur arrive dans cette famille américaine toute parfaite, celle aussi qui commence à reconstruire. C'est une magnifique histoire d'une famille américaine et de sa déchéance.

Depuis, je n'ai pas lu tout ce qu'elle a écrit, mais j'ai lu beaucoup. "Johnny Blues", lu et relu. "Blonde". "Les Chutes"". "Hudson river". "La fille du fossoyeur". "Bellefleur" (oh Bellefleur adoré, bizarre, mystérieux, magique). "Mère disparue". "Petite soeur, mon amour". "Eux", le plus terrible, le plus dur ("Them"). "Nulle et Grande Gueule". "La fille du fossoyeur". "Petite soeur, mon amour". "Reflets en eau trouble". "La fille tatouée". "J'ai réussi à rester en vie". 

Aujourd'hui, c'était mercredi. Le jour des mamans. Ecole, mutuelle, pressing, police, psy, école, tennis, supermarché, danse - et un livre dans mon sac, j'ai appris à faire ça, je lis une phrase, ou un chapitre, selon le temps que j'ai entre chaque activité. Cela me donne comme un deuxième niveau, dans ma vie, une vie mentale parallèle qui rend tout plus beau, plus poétique, plus intéressant. Plus vivant. La vie de tous les jours - les enfants, la maison, les courses - prend une autre couleur, prend plus de relief.

Aujourd'hui je lisais "Corky". Dans ma voiture, aux feux rouges, devant l'école. Lisez-le, il est bien.

Merci à Brigitte de Meeûs qui m'a conseillé "Nous étions les Mulvaney" en 1999.